I am
27 ans
Aime:
Les
séries TV, sa meilleure amie, Sex and the city, ses amis, rire à en
avoir mal au ventre, le whisky-coca, les kinder-bueno, écrire, Bridget
Jones, les photos, James Mc Avoy, les States, la Manzana, aller au
ciné, les pizzas au chèvre, le Nutella, vomir…
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Notre Soirée Départ
Hier, vers 17h, Eva est arrivée chez moi. C’était notre soirée pour son départ en Australie. Mes parents ont accepté de nous laisser la maison. On en a profité pour faire notre Noël à nous aussi, car je ne sais pas si je la reverrais d’ici là. Je la reverrais le 27, ça c’est sur, car j’ai décidé que j’irais lui dire en revoir quand même. Même si je devrais pour ça me lever à 6h du mat, même si je ne la verrais que 5mn, et même si je ne ferais pas le trajet en voiture avec eux. Et d’ici là, on ne se reverra peut-être pas, mais on s’aura au téléphone, évidemment.
C’était très sympa notre soirée, j’ai beaucoup aimé. Et dire que la dernière soirée qu’on a fait chez moi toutes les deux, c’était il y a cinq ans, pour son départ à Lyon…
Une soirée qui a une fois de plus filé à toute vitesse… La discussion sur nos familles et les gros défauts de nos parents, sa peur de devenir comme sa mère, la musique fort pour pas que mes parents nous entendent. L’album photo de nous deux, de notre enfance. Parler de ses derniers instants avant l’Australie. De ses quelques jours avec sa cousine. De Raiponce, qu’on a toutes les deux adoré. De Grandir et de ses désillusions. Mais son sourire quand elle me dit qu’elle y croit encore aux contes de fée, car elle l’avait vécu cette histoire, elle avait rencontré son sauveur. Son Eugène ;). L’apéro bien mérité, les monsters munchs et les cacahouètes qui défilent, les verres de whisky-coca avec les glaçons rose en forme de cœur. Les pommes de terre qu’Eva fait chauffer et sort de la casserole, le fromage qui dégouline, mmm. Les verres de vin blanc, de sa bouteille entamée, la tête qui tourne. N’être que toutes les deux. Les idées qui s’embrouillent un peu, et qui fusent. Cette grande discussion enflammée sur la justice, la prison, les agressions, les traumatismes. Tous ces sujets que je n’aborde qu’avec elle. Comme mes problèmes de famille ou des sujets plus graves comme la mort. Constater que notre relation a beaucoup évolué, et dans le bon sens. Et qu’on est si bien, jamais mal à l’aise, à l’opposé des convenances sociales. Ouvrir nos cadeaux, les DVD de Friends, le guide d’Anglais, et le bon pour le zoo, avec le plan. Voir ces jolis billets colorés. Etre rassurée et soulagée qu’elle n’ait pas craqué en courses pour la saison 10 des Simpsons. La neige qui recommence à tomber. Les photos de ma fenêtre. Rire des problèmes de ma maison, entre la chasse d’eau qui déconne à moitié ou le robinet qu’il faut tourner « à moins le quart »… Avoir toujours plein de trucs à se dire, pas forcément intéressants, alors qu’on s’est eu encore 2h au téléphone deux jours avant.
Pretty woman, toutes les deux dans mon lit une place (son lit d’ailleurs à la base), sous ma couette rose. Se cogner la tête contre le barreau du lit. Richard Gere, qui en fait est un gros connard dans ce film. Pédant, condescendant, et con tout court. Julia Roberts qui est juste sa chose. Les scènes coupées avec l’histoire des jeunes et le « et après quoi? Vous allez m’étrangler avec un yoyo?! ». La bande de la K7 usée. Mon montrage de cellulite (c’est horrible!). Etre trop fatiguées finalement pour regarder American Girl. La nuit dans le lit de mes parents, avoir trop chaud et être super serrées, saucissonnées même. Se retrouver fesses contre fesses. Dire qu’on a dormi à trois dedans, avec Caro et Vanessa… S’endormir vers 2h30 et se réveiller vers 9h.
La raccompagner ce matin jusqu’à chez elle/parents (5mn à pied), les traces de pattes de chat dans la neige, nos bruits de pas craquelant, marcher là où ça ne glisse pas. Se dire que quoiqu’il arrive, on SAIT que quand elle reviendra rien n’aura changé entre nous…
C’est Eva qui avait proposé qu’on regarde Pretty woman. Ce n‘était pas volontaire, mais c‘est justement l‘un de ces films qu‘on avait vu un Mardi soir, quand on était petites. On se souvient également de Ma femme est une extraterrestre, avec Kim Basinger. Et une fois on avait regardé le spectacle de magie de David Copperfield aussi, même qu’on avait joué en direct sur la télé. Le Mardi soir, c’était trop bien, car il n’y avait pas école le mercredi. Du coup, Eva était venue quelques fois, et on pouvait regarder un film le soir, ce qui était énorme pour nous. On allait à la danse. Papa venait nous chercher. On prenait notre douche ensemble. Maman était au tennis de table, donc c’est papa qui nous faisait à manger, la plupart du temps des raviolis. Puis on s’installait toutes les deux sur le canapé du salon (hé oui, à l’époque je n’avais pas de télé dans ma chambre…) et on regardait un film. On dormait dans mon lit une place, dans lequel on était déjà super serrées. Une fois on s’est fait super peur car on ne reconnaissait pas notre visage la nuit, on aurait dit des sorcières. Et j’arrêtais pas de faire chier Eva pour qu’elle dorme face à moi. Quand je lui demandais dans le noir si elle était bien face à moi elle me répondait « Oui, oui », alors que non, pas toujours. Et le mercredi, maman ne travaillait pas. Une fois on était allées à Saint-Brice, là où il y a le centre commercial. On était allées à Kiabi, et on avait fait des conneries. On avait échangé les étiquettes des vêtements etc. On avait bien rigolé. C’est ce jour là aussi qu’on n’avait pas compris, et apprécié, que ma mère nous dise de nous changer avant de partir. On était pourtant toutes contentes de nos mini shorts et de nos brassières en lycra… Puis le mercredi soir on la raccompagnait jusqu’à chez elle. J’avais ensuite un énorme coup de blues, je me sentais seule comme jamais. Je me sentais vide, je ressentais un vrai manque.
Je trouve que c’est formidable d’avoir la même meilleure amie depuis tout ce temps, et je sais que j‘ai énormément de chance de l‘avoir trouvé… Parce qu’il y a aussi tous ces petits trucs que je n’arrive pas à décrire mais qui font qu’avec elle je suis vraiment moi, plus qu’avec personne d’autre. Je dis tout ce qui me passe par la tête, je ne me suis jamais sentie jugée… Elle est là dans les bons et les mauvais moments. Elle a toujours été là et le sera toujours. Pendant l’adolescence, c’était pas joyeux joyeux, on peut le dire, j’étais en dépression. Et j’avais une peur panique de la perdre. A tel point que j’étais vraiment chiante. On était dans des lycées différents, mais on se voyait pendant les vacances et parfois dans la semaine, selon nos emplois du temps. Puis on s’est écrit des lettres. Et quand elle s’est fait de nouveaux amis, j’ai eu très peur de la perdre, je me disais qu’elle allait évidemment trouver mieux que moi. Maintenant je n’ai plus cette peur. Car même si je la perdais, ce dont je doute tout de même fortement, je sais que tout ce qu’elle m’aura apporté c’est énorme, et c’est acquis pour toute la vie. Cette relation j’ai eu énormément de chance de pouvoir la vivre, et même si ça finit, ça m’aura tellement apporté… Quoiqu’il arrive, elle sera toujours dans mon cœur. C’est avec elle que j’ai grandi, c’est elle qui me connaît le mieux, on a vécu des tonnes de supers moments ensemble. Elle m’a aidé à m’affirmer, à être moins rigide et plus cool. C’est avec elle que je me sens le plus moi. Je l’aime…
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